L'Ankh'Or Dé Space Cowboys

Lorsque nous avons joué dernièrement avec la nouvelle version de Jaipur, nous avons remarqué comme une altération du logo des Space Cowboys... comme un "2" en fumée qui devait certainement signifier quelque chose... et il est même fort possible que nous soyons en face d'une gamme qui pourrait bien se poursuivre autour d'une tasse de thé pour deux... ou même plus, en fait !
D'ailleurs, le "deuxième" opus de cette gamme arrive cette semaine et nous permettra d'en remettre une couche... oui Ankh'or ! (un titre pareil, c'est une myriade de jeu de mot qui s'ouvre à vous)
Ankh'or V d'explication !
Avec Grégoire Largey et Franck Crittin, Sébastien Pauchon (joyeusement surnommés en trio Lartinchon, comme un pokemon rare) nous fait passer du marché de Jaipur en Inde à l'Egypte où la croix ansée en or est synonyme de "vie divine".
Ici, vous allez construire votre domaine en réunissant des tuiles que vous achèterez au marché. Une composante spatiale pourrait presque nous mettre sur la piste des pyramides, mais oubliez ça rapidement, le jeu est purement abstrait et sa thématique s'oublie assez vite ! Un brin dommage puisque l'aspect "construction", y compris en hauteur, aurait certainement pu être un élément de compréhension et raconter en même temps une histoire.
Votre objectif : rassembler des tuiles adjacentes orthogonalement ! Soit de couleur identique ou soit des animaux de même type... le truc, c'est que lorsque 4 tuiles sont en carré, il est possible de mettre la cinquième en hauteur sur ces dernières.
Cinq est d'ailleurs un chiffre hautement (c'est le cas de le dire) symbolique puisqu'un ensemble de 5 tuiles avec les bons critères permet de récupérer un jeton 3 points bonus (en forme de pyramide puisque... ça forme une pyramide... petite, mais quand même...)
Tu veux faire quoi avec tes sarbacanes, là ?
Ankh'Or C, c'est goûtu !
Mais attendez donc avant de vous jeter sur les tuiles, il vous faudra les acheter ! Et pour ça, récupérer des jetons... et ces jetons, il y en a 5 + 1 différents. Les cinq premiers types (poisson, ivoire et autres marchandises) se retrouveront aléatoirement distribués pour fixer les prix des tuiles compris entre un assortiment de deux ou trois jetons, assurant ainsi une rejouabilité conjointe à l'arrivée aléatoire des tuiles à acheter puis placer. Le dernier type de jeton, l'Ankh d'Or qui donne son nom au jeu permet des actions bonus à utiliser intelligemment et au bon moment.
Si nous résumons, soit vous prenez donc trois jetons (mais 5 maximum en main + 2 ankh) soit vous achetez puis placez une tuile. Facile comme la tarte (à prononcer avec l'accent anglais) !
La treizième tuile posée par un joueur mettra fin au jeu après que chaque joueur ait joué le même nombre de tour ! Paf décompte à raison de points marqués pour ensemble d'au moins deux tuiles partageant un critère commun ! Oh, il y a bien sûr des tuiles spéciales comme le scribe qui fait rejouer, le désert qui n'apporte rien si ce n'est la couleur et l'entrepôt pour avoir un jeton ressource en stock pour dépasser la limite... Bref, et voilà, calcul des scores et un vainqueur !
Ankh'Or, Hey... Du sud, bien sûr !
Les illustrations de Gael Lannurien et les jetons (à la Splendor mais en plus petit), super agréables à récupérer, tenir en main et jouer avec, mettent très bien en valeur le jeu... De toute façon, l'ensemble du matériel est plaisant, y compris les petits jetons qui s'insèrent dans la cartouche et qui lancent le jeu en analysant de suite l'intérêt de telle ou telle ressource. Tout ceci trouve sa place dans un thermoformage bien pensé (Sébastien, es-tu là ? ) qui peut même contenir la pièce métal "spéciale première édition" marquant le premier joueur.
Dans sa version 2j, la sélection des tuiles et l'utilisation des Ankh pousseront le vice à une interaction directe et potentiellement dévastatrice. Observations en coin et se tenir toujours prêt au bon tempo seront de mises. Il faut dire que si réorganiser en partie ses constructions est déjà intéressant, défausser la tuile la plus à gauche avant de ré-approvisionner le marché peut changer drastiquement la donne. Et puis connaître les tuiles pour savoir s'il faut aller chercher celle qui vous permet de faire le groupe de 5 a toute son importance. L'avantage supplémentaire d'Ankh'Or est qu'il se pratique à 3 et 4 joueurs et garde de l'intérêt, même si la maîtrise des tuiles devient plus diluée et donc dépendante du tirage. Vraiment, le seul petit regret est que ça ne raconte pas vraiment d'histoire et reste abstrait, là où il semble qu'il aurait pu en être autrement !
Du très bon que ce jeu, avec un excellent rapport prix/intérêt ludique dans toutes les configurations ! Vivement que nous vous le fassions découvrir dans la TTTV parce que, là, Approved direct !
Commentaires (41)
Et comme dirait M Cabrel ça continue ankh or et ankh or
Et comme dirait M Cabrel C'est que le début d'accord, d'accord
Qu’un jeu soit dans le même genre et soit donc dit -like n’est pas un problème mais n’est pas ici le problème.
Le problème ici est qu’il se catégorise comme un Splendor-like alors qu’il ne l’est pas. Splendor demande de se faire un moteur pour gagner des points, Ankh’Or demande de gérer ses flux de ressources pour construire son tableau, y compris en 3D... n’en déplaise à certains, mais il me semble que ça n’a rien à voir.
Qu'après les éditeurs y placent des cubes en vous ou des jetons et que le choix avec des couleurs fassent faussement penser à... d’autant qu’ici, à part le chiffre 3, vu qu’on ne rend ce qu’on veut comme couleur... Bref !
Ne parlons pas de ceux purement esthétique, mais plutôt du fait que le gros des mécanismes est exactement le même : à mon tour, soit je prends des jetons, dont le stockage est limité, soit je les dépense. Et effectivement, à la place de cartes augmentant les possibilités d'achats, qu'on retrouve dans plusieurs Splendor-like, ici on achètera une qui aura peut être une capacité, mais surtout une façon de scorer et le côté combo est remplacé par la pose des tuiles. Fort heureusement, oui, il y a des différences...
Donc pour moi, le "gros", la particularité du mécanisme n'est pas là du tout puisque ceci n'est là que dans un but : Construire. Non pas un moteur comme dans Splendor qui, dans une course, permet d'acquérir les PVs et donc la victoire, non ! Ici il s'agit de construire, en fonction d'un tempo (l'apparition des cartes) des zones de couleurs, zones dans lesquelles la hauteur s'invite, et donc le chevauchement possible (et fort bienvenue pour l'optimisation) entre couleurs et animaux. Et là, pour moi, il n'y a rien à voir avec Splendor. Voilà pourquoi les points communs sont anecdotiques à mes yeux (prendre des ressources ou les dépenser vient de bien avant Splendor et est un classique des jeux de gestions sous une forme ou une autre) et c'est pourquoi les différences sont bien plus importantes que ces prétendus points communs... à mon sens, bien sûr ! :)
Pour vous, donc. J'ai bien compris. Sauf que quand nous évoquons les mécanismes, vous évoquez la pratique, le tempo tout ça (et vu qu'on ne peut pas calculer nos coups à l'avance -allez, de temps en temps à deux joueurs-, il me semble étonnant de parler de tempo), qui est encore autre chose, qu'on ne peut mettre en opposition : nous parlons de deux choses bien distinctes.
Là où nous nous rejoignons, celà dit, et c'est bien là l'essentiel, est sur l'intérêt du jeu et le fait qu'il n'est en rien un doublon. Mais à mes yeux (et pour une fois que je fais partie de la majorité...), on peut le classer dans la même famille que celle appartenant à Splendor.
Pensez-vous que le fait qu'il n'y ai que ces deux choix en fait un splendor-like ? le fait qu'il y ait autre chose de plus important dans la mécanique ne change pas la donne ? Bien sûr qu'il y a plein de gens qui pensent au monopoly lorsqu'on explique un jeu où il y a des dés... ou des sous à gérer... et ça suffit donc à en faire un monopoly-like parce qu'il y a un "semblant" de majoritaire (même si vous pensez faire partie de la majorité, c'est avec quel chiffre : 50 avis lus ici et là sur les 800 boites ? 100 avis sur 1000 boites vendues ? ça fait une petite majorité, non ? une majorité politique non ;) ? )
Et puis si c'est votre ressenti et qu'il ne faut pas le justifier, et bien alors, c'est pareil pour moi, j'ai un ressenti différent, contradictoire... et je n'ai pas à le justifier. Vous exposez le vôtre, j'expose le mien, et voilà, c'est fini.
Ceci étant, et c'est pour ça que la discussion reste là, on voit bien que "la façon d'appréhender d'un jeu" prend ses racines de façon très individuelle et fonction de plusieurs paramètres (culture ludique, objectif du jeu et de la partie, etc...) et qu'elle n'est pas chose simple pour la "communication" autour du dit-jeu
Je fais partie du dernier carré qui milite pour le maintien de la langue française, avant qu'il ne soit trop tard (vu les anglicismes qui fleurissent à la télé, sur le net ou dans la presse, c'est déjà trop tard à mon avis). Toutes les fois que je lis des expressions consacrées comme "Trictrac approved", je me hérisse comme un hérisson sans piquants. C'est pour être lus à l'international ou pour faire bien que vous employez l'anglais ? (question sans ironie). "Approuvé par Trictrac" ça n'allait pas ? Surtout que le trictrac est un très vieux jeu de société bien de chez nous, lui...
non, je ne pense pas que ce soit pour être lus à l'international (juste deux mots seraient un peu insuffisant à mon sens) qu'il y a de l'anglais... c'est plutôt de l'ordre du néologisme et de l'amusement comme "moubourrer" ou " kwakès" que nous affectionnons particulièrement à la mode "c'est notre langue et nous l'utilisons de façon libre et vernaculaire en mode un peu punk" comme nous l'a légué ce cher monsieur Phal. Mais je ne voudrais pas non plus contribuer au délitement de la mère-Patrie ;) ^^
Mais mon contrat m'interdit toute exploitation même partielle issue de Splendor. La question est juridique. Un éditeur peut-il interdire un auteur d'exploiter partiellement ses créations tout en s'affranchissant de cette clause contractuelle ?
Bref un bon petit jeu.
Bref un bon petit jeu.
Donc, finalement, là est un peu la question quand même. Si à la place des jetons, on met des petits cubes en bois, ça change quelque chose ? Si à la place de 3 jetons de couleurs différentes, on met 4 jetons de 3,5 couleurs différentes, ça change quelque chose ? Fondamentalement non à mon sens, ce qui veut bien dire que la "similitude" des jeux n'est pas vraiment là, mais dans le "qu'est-ce-que je fais de ces données pour jouer" et là, je peux vous dire que ça n'a rien à voir avec Splendor. Si ensuite, Marc André, vous trouvez que la clause du contrat n'est pas la bonne, il faut faire une action en justice ou, à tout prendre, faire viser le contrat par un avocat pour vérifier que la clause n'est pas abusive. Pour l'instant, et par ici, la différence entre les deux jeux, est réelle. :)
Ce qui est instructif dans votre commentaire, c'est qu'il vous semble que Mr Sébastien Pauchon avait développé le jeu Splendor... moi je n'ai eu aucun échange avec lui sur ce sujet. Si vous avez d'autres révélations aussi intéressantes, vous pouvez me les soumettre en MP si vous le souhaitez. Merci.
Un face à face avec Seb qui au début de l'été me jurait qu'il n'y avait rien, mais absolument rien de commun entre Splendor et Ankh'or.
Gros bisous à toi et t'inquiète je reste ZEN. (J'ajoute que je n'ai fait que répondre à des commentaires que je trouvais pertinent.)